Arthur Masuaku, ex-latéral gauche de Valenciennes, pourrait prolonger à l’Olympiakos où il s’est fait une belle place.

Ce 29 mars, au coeur d’une semaine internationale, Arthur Masuaku est venu rendre visite à sa famille dans le Nord. L’ancien défenseur de Valenciennes, 21 ans, a réussi son exil sportif en Grèce initié l’été dernier. Après vingt trois matches disputés en championnat cette saison sous le maillot de l’Olympiakos, leader de la Super League, l’ex-gaucher du VAFC cumule 1985 minutes de jeu, total le plus élevé pour un joueur de champ. En passe de prolonger son bail qui court jusqu’en 2018, il nous raconte son quotidien en marge du déplacement de son équipe, ce soir chez le cinquième du classement, Pas Giannina.

«J’ai été mal considéré à Valenciennes»

«J’ai changé de vie. Ici, il y a tout pour bien bosser et un cadre de vie exceptionnel. J’ai été mal considéré à Valenciennes. Je n’étais pas reconnu à ma juste valeur. On m’a proposé de prolonger d’une saison. Des gens qui ne font plus partie du club doivent s’en mordre les doigts. Ils ne m’ont pas calculé, privilégiant d’autres. J’habitais un logement en mauvais état de vingt mètres carrés en face du jardon de la Rhônelle. J’ai demandé à en changer, en vain. Je n’ai aucune amertume mais je suis très content d’être parti. Je ne me suis jamais senti professionnel compte tenu du traitement dont j’ai fait preuve. L’Olympiakos me reconnaît enfin à mon niveau.»

Masuaku au duel avec Thauvin la saison dernière. (Fel/L’Equipe)

«C’est très agressif dans les duels»

«Aucun match n’est facile. Toutes les équipes veulent se surpasser contre nous. Ca va moins vite qu’en Ligue 1, c’est moins technique, notamment du fait des mauvaises pelouses, mais ça reste très agressif dans les duels. Depuis un mois et demi, nous jouons tous les trois jours car la Coupe se dispute en matches aller et retour (l’Olympiakos est en demi-finale). Au niveau de l’arbitrage, tu sens que les grands clubs sont un peu avantagés. Nous évoluons en 4-4-2, avec parfois un des deux attaquants en soutien de la pointe. L’équipe comporte plusieurs nationalité. Ca parle anglais dans le vestiaire. Cette saison, le championnat est plus difficile. Mais si on est sérieux, on le remportera. On n’a pas d’autre choix : il faut se qualifier directement pour la prochaine C1.»

«J’ai fait une bonne campagne européenne»

«J’ai connu ma première Ligue des champions. On n’est passé qu’à un point des huitièmes de finale dans un groupe (A) très relevé. C’était beaucoup d’émotions en phase de poules contre le champion d’Italie, d’Espagne (l’Atletico, 3-2, contre qui il a marqué) et Malmoe. J’ai fait une bonne compagne européenne. Je crois que c’est grâce à la grosse préparation d’avant saison en Autriche puis aux Etats-Unis où nous avons rencontré des joueurs de classe mondiale (Milan, Manchester City, Liverpool) contre lesquels tu peux te jauger. On est tombés sur Dnipropetrovsk (UKR) en Ligue Europa (2-2, 0-2 en 16e de finale). On a très mal joué à l’aller. Après, il était trop tard pour inverser la tendance.»

«Mon poste a évolué»

«J’ai quasiment disputé tous les matches. J’avais plus de liberté avec Michel (ex-entraîneur remplacé le 7 janvier par Vitor Perreira). Il aimait des latéraux qui évoluent très haut. Je suis devenu plus défenseur, ce qui me frustrait à mes tous débuts. Je suis plus prudent. Les consignes tactiques sont strictes. Il faut d’abord assurer une bonne ligne défensive. C’est ma première saison pleine. J’ai progressé. Je suis plus méchant qu’avant. Et j’ai un meilleur volume de jeu. Avant, j’étais K.O. en deuxième période, on ne me voyait plus. Je suis plus régulier. Je gère mieux mes efforts. Je me sens bien. C’est quand même un grand club qui peut m’offrir le haut niveau et la ligue des champions.»
Joël DOMENIGHETTI, à Valenciennes
Source: l’Equipe